• Schumi est-il dépassé ?

    Pilotes 2010MONTMELO Inattendu après trois ans de retraite, son come-back, à 41 ans, fut sans doute encore plus médiatique que ceux de Lance Armstrong, de Michael Jordan ou de Björn Borg.

    Mais un peu moins de deux mois et quatre GP (avec pour meilleur résultat une 6e place à Bahreïn) après son retour chez Mercedes GP, 63,3 % du public allemand songe déjà que Schumi a commis une erreur en renfilant sa combinaison. Les critiques fusent de toutes parts, chacun ayant, bien sûr, un avis sur la question, dans le paddock comme au café du commerce. Mais qu’est-il donc arrivé à notre flamboyant septuple champion du monde ?

    Il a vieilli, tout d’abord, dans une formule où la moyenne d’âge ne cesse de baisser. Physiquement, l’Allemand semble pourtant ne pas peiner. S’il s’est mis au régime pour tenter de perdre 10 kilos, ce serait plus pour régler un problème de répartition des masses.

    Mentalement, même s’il se déclare toujours “extrêmement motivé, prêt à relever le défi”, on peut songer qu’il n’a plus la même hargne, la même soif de multiplier les risques pour aller chercher le dernier dixième. Que le vieux renard compte plus sur son expérience pour compenser. À quarante et un ans, c’est humain.

    Mais face à des jeunes loups dans des F1 pas trop compliquées à maîtriser, cela ne suffit pas. En Australie, il a mis 20 tours à se défaire d’un jeune Espagnol (Alguersuari) qui pourrait être son fils. Et en Chine, il s’est fait doubler par un rookie russe.

    Grandeur et décadence ? N’oublions pas tout de même qu’à la fin de sa première carrière, Michael S. avait été battu à deux reprises déjà (2005 et 2006) dans la lutte pour le titre par un certain Fernando Alonso.

    En trois longues années d’absence, les F1 ont changé : l’aérodynamisme (fort réduit) et les pneus surtout. Pas facile de s’adapter à ces modifications quand le règlement limite de façon drastique les essais privés.

    À sa glorieuse époque Ferrari, le Kaiser possédait la meilleure voiture, avec une équipe centrée autour de lui, une F1 faite à la mesure de son talent. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

    Conçue à la base pour le champion... Jenson Button, la Mercedes W01 (ex-Brawn) n’est pas la meilleure monoplace du plateau. Entre sousvirage et survirage, elle manque d’équilibre général, de vitesse de pointe aussi.

    Et puis il y a ce Nico Rosberg à la gueule angélique mais au coup de volant diabolique avec qui Schumi a dû apprendre à partager. Surprenant deuxième du Championnat, quarante points devant le Baron… gris, le fils du champion du monde 1982 enfonce le couteau dans la plaie de son illustre compatriote. On pensait que Nico évoluerait dans l’ombre de son équipier et c’est tout le contraire.

    Âge, monoplace pas assez compétitive et ne convenant pas à son style de pilotage, manque d’essais, plateau hyper compétitif, pneus avant plus étroits,… les raisons pour expliquer le début de saison raté de Schumacher ne manquent pas. Faut-il pour autant en conclure définitivement que son retour est un flop ? Ou pire qu’il jettera le gant avant la fin de l’année et sera bientôt remplacé par Nick Heidfeld ?

    N’allons pas trop vite en besogne et accordons-lui encore quelques courses pour progresser, au même titre que sa monoplace pas top pour l’instant. Aujourd’hui, la seule évidence est qu’il ne s’impose plus comme le n°1.

    Ni de la F1, ni même dans son écurie.

    “Mais j’ai signé pour trois ans”, rappelle l’ex-ogre rouge aux plus sceptiques. “Mes objectifs sont de renouer avec la victoire et de remporter le Championnat d’ici à 2012. Rien n’est encore perdu.”

    O. d.W.

    http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=1044563


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